Le Poète de la Grande Vérité

OU SONT-ILS ?

 

OU SONT-ILS ?

 

 

I

 

Où étaient nos dieux ?

Où étaient-ils ces valeureux,

Lorsque nos terres furent profanées, brûlées

Quand nos cases furent incendiées

Par ces hommes venus de l’autre côté de la terre

Où étaient-ils, quand nous les attendions pour faire la guerre ?

 

 

Où étaient-ils quand il y eut le feu ?

 

 

Où étaient-ils ?

Où étaient-ils, ces génies difficiles

Ces fétiches qu’on disait puissants

Ces êtres de légende si effrayants

Où étaient-ils quand nos enfants furent massacrés ?

Cachés et croupis là-bas, à l’abri dans la forêt sacrée ?

 

 

Où étaient nos dieux quand il y eut ces massacres sous leurs yeux ?

 

 

Et toi, où étais-tu sorcier ensorceleur ?

Qu’as-tu fait de ta magie Ô grand guérisseur ?

N’as-tu rien vu lorsque tu lanças les cauris ?

Comment, les esprits ne t’ont-ils pas averti ?

Et tes maîtres invisibles, où étaient-ils passés ?

Ces grands dévoreurs pour qui rien ne fut jamais assez.

 

 

Où étaient-ils quand nous avions besoin d’eux ?

 

 

II

 

Où sont-ils aujourd’hui, ces génies

Assoiffés de sang

Toujours exigeants

Où est passé le charme de nos gris-gris ?

 

 

Nous leur avons construit des autels

Offert des totems et des sacrifices

Consacré des cérémonies et des offices

Concédés des terres, des forêts, à ces êtres immortels

 

Nous avons dansé, chanté qu’ils étaient beaux comme soleil qui brille

Pour qu’ils nous accordent leur grâce et nous protègent

Pour qu’ils nous veillent, et que nos souffrances ils abrègent,

Nous les avons nourri du sang de nos bêtes, de nos fils, de nos filles

 

 

Ces hommes, venus d’un pays lointain

A la peau pâle, au nez fin et long,

A l’esprit tranchant, et aux armes de plomb

Etaient-ils plus puissants ? Ou plus saints ?

 

 

Ces hommes nous ont vaincus et volé notre gloire

Vaincu nos guerriers et nos royaumes

Vaincu nos sortilèges et  nos fantômes

Vaincu notre peau noire et changé notre histoire

 

 

Leur bâton hurlant crie comme le tonnerre

Et répand la mort

Sur les poitrines qu’il endort

Crachant une poudre noire et amère,

 

à suivre....



03/11/2011
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