Le Poète de la Grande Vérité

LES BEAUX DE VILLE

 

Drapés dans leurs costumes taillés à la dernière mode

Les beaux sont dans un univers où fourmillent les codes

Menton droit, buste relevé et mine fermée pour les hommes

Cul cambré, bien serré et seins charnus bien évidents pour les femmes

 

Leur démarche en ajoute à leur caractère débile

Ils lancent haut leurs jambes raidies comme soldat qui défile

Balancent le bassin qui bascule comme navire qui prend l’eau

Les beaux vont toujours droit devant, et foncent comme taureau

 

Sourires de façade, rires de circonstance, larmes calculées

Gestuelle maintes fois répétée et froidement exécutée

Ils vous saluent avec déférence et vous font allégeance

Si vous êtes beau, et habillé bien sûr à leur élégance

 

Parlent ce langage fait de jolis mots et de contresens pompeux

Leurs phrases vaporeuses, faites de mots vaseux et creux,

Les beaux travaillent très dur pour acquérir marchandises

Aussi futiles et superflues qui soient, quoiqu’ils en disent

 

S’asseyent dans leurs voitures tirées par des chevaux puissants

D’où ils narguent les petites montures et aussi les passants

Vivent une vie d’apparences et de plaisirs mondains

Avancent à force de croche-pieds et de poignards plantés malsains

 

 

Tels vont les beaux, tels des vaux dans la ville

Portant clochette qui sonne et qui brille comme pacotille

Broutant toute herbe en tout champ, leur bouche impatiente

Ruminant verte humeur et déféquant bouse fumante

 

Curieux troupeau où se mêlent vaches, cabris et moutons

Et n’allez pas croire que je sois jaloux. Pardonnez mon ton,

Mais il fallait que vous fussiez avertis

Afin que vous n’en fassiez pas partie

 



04/11/2011
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