LA FAUCHEUSE
Elle est déjà là, ignoble nonne
Prête à s’élancer et accomplir son acte funeste
Elle se tient devant ma porte, sur un ange qu’elle tient en laisse
Elle n’entre pas encore, pas avant que j’abandonne
Désormais le temps lui appartient, elle ne semble pas pressée
Elle m’a fait crédit de quelques longues années
Qu’il me faut à présent rembourser
Je ne regrette rien, j’ai bien mené ma vie
J’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai joué, j’ai ri
Et ce sourire, est-ce vraiment un sourire,
De l’arrogance ou du mépris ?
L’instrument qu’elle tient dans ses mains levées
Va bientôt m’arracher à ce destin inachevé
Elle voudrait qu’on se laisse faire sans résister, sans s’énerver
Plusieurs fois déjà, elle m’a tendue la main
Avertissement ou provocation ?
J’ai poliment décliné l’invitation
J’aimais trop la vie pour accepter ce piège sans lendemain
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