EN PASSANT
En passant, j’ai vu des enfants courant sous le vent
Dans la poussière du soleil, criant, chantant, roulant
Ils tombaient, se relevaient, pleuraient, puis oubliaient
Je m’arrêtai un moment pour les envier : s’ils savaient !
En passant mon chemin j’ai entendu des adolescents
Murmurant, susurrant, jouant à des jeux de grands
Engageant leurs jeunes corps dans le combat de l’amour
Se promettant bien en chœur de s’aimer pour toujours
En passant sur la route, j’ai vu un couvent
Et des nonnes récitant des prières à Saint Jean
Qui passant devant moi, ont rougi, puis ont ri
De ma posture incongrue, car je faisais pipi
En venant ce matin, je tenais dans la main
Une rose pour ma belle au teint de satin
Mais mon âne a eu faim et comme je n’avais rien
Il brouta la p’tite fleur, et m’voilà dans l’pétrin
M’en allant chez ma belle, sans bouquet, sans argent
Elle me fit la morale, de son amour indulgent
M’ayant fait promettre de plus jamais, faire l’âne
Elle m’embrassa vite, de peur que le désir ne se fane
Je m’en tirai à bon compte et avec beaucoup de chance
Puisque j’eus douceur et baisers pour seule sentence
Je récitai des vers de Prévert, de Maupassant
Le vin de l’amour est un remède fort plaisant
Cet homme est ivre ! Cet homme est fou !
Rit une dame inconnue, à qui je fis un bisou
J’étais sorti sur la route, chantant l’amour aux passants
J’étais l’homme le plus heureux, soit-dit en passant
Hemsy,
Le poète de L’Esprit
Le 25 janvier 2012
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