Le Poète de la Grande Vérité

Il y a des jours où vivre, c'est marcher en vain

Où le pain et le vin ne suffisent pas à notre faim

Où fermer les yeux, et s’enfuir devient impossible

On se sent pris au filet comme une pauvre cible

Il y a des jours tristes et sans gloire,

Qu’on voudrait rayer de notre histoire

Où le soleil ne suffit hélas,

A éclairer notre impasse

Il y a des jours où vouloir ne suffit pas,

Où le pouvoir sur notre destin s’en va,

Loin de nous, entre des mains inconnues

Où les anges dorment, où rien même ne remue

Il y a des jours où prier ne suffit pas

Où crier, pleurer, n’éloigne pas le tracas

Ces jours profonds comme des abîmes, des tombes muettes

Comme ces trous noirs qui aspirent les grands corps célestes

Il y a des jours où l’on a mal d’exister

On respire cet air qu’on n’a pas mérité

On se sent sur terre comme un vulgaire voleur

On se sent inutile, et honteux dans son cœur

Il y a des jours comme ça, où parmi des milliers

On se sent seul, malgré toutes nos amitiés

Des jours où le monde est soudain trop loin

Où on meurt tout seul, à petit feu, dans un coin

Il y a des jours où les péchés de toute une vie

Ne suffisent pas à expliquer la lenteur de la nuit

Qui nous entoure, nous envahit, et nous détruit

Qui nous hante, tourne, va et rit de nous, réduits

Il y a des jours, où tout ce qui nous retient

De traverser le pont vers les mondes aériens

L’amour d’une femme qui se tient à nos côtés

La magie d’un être qui est prêt à se sacrifier

Je n’ai trouvé nulle part abime assez grand

Pour y verser mon chagrin de vieil enfant

Coule toujours ce venin,

Résonne cet éternel refrain

Nul alcool n’est assez fort,

Pour noyer cet inconfort

Et nulle drogue assez ne dure

Pour avaler tout ce mal que j’endure

Alors sur une feuille de papier,

J’écris ma douleur et je l’envoie par millier

Se perdre dans le monde entier

Qu’elle me revienne seulement à moitié

Hemsy, le poète de l’Esprit

06/11/2011 Abidjan, 23h15

In « des jours sombres »